10 février 2010

Aventure nommée Maman!

Hier matin, en allant reconduire mon fils à la garderie, j'ai eu la chance d'entendre la chronique de Marie-France Bazzo à l'émission Puisqu'il faut se lever.

Elle a tout à bord débuté en commentant la démission de Gainey, chronique que j'écoutais d'une oreille légère, car c'était déjà chose du passé pour ma part! Elle a ensuite enchaîné avec un sujet extrêmement intéressant à propos de la réalité des femmes, en nous présentant le dernier livre d'Elisabeth Badinter qui s'intitule Le conflit, la femme et la mère. Ce livre, que je n'ai pas encore eu la chance de me procurer, dénonce la tyrannie de la maternité. Sujet extrêmement chaud dans mon esprit à l'approche de mon retour au travail!

Sa chronique m'a amené à réfléchir sur les changements qui sont survenus en moi depuis le jour où un bâtonnet rose m'a indiqué que la quantité de GCh avait augmentée dans mon corps. Maintenant moins épicurienne, plus posée, moins matérialiste, un peu plus bas de laine. Bref, bon nombre de départements à l'interne ont été restructurés!

Résultat de l'introspection: la restructuration s'est relativement bien déroulée si l'on fait abstraction des hormones qui sont, à mon humble avis, présentent en bien trop grand nombre après l'accouchement et des premiers ajustements bébé, maman, papa! Suite à ces conclusions, je me suis demandé ce qui pouvait bien me déranger autant pour m'empêcher de dormir, rendre mon coup si tendu et ressentir des maux de têtes d'une telle intensité.

Et c'est à ce moment que cela m'a frappé... je n'appréhendais pas l'entrée de mon garçon en garderie, ni mon retour au travail qui aura lieu dans moins de 4 jours, 19 heures et 15 minutes! En réalité, j'ai hâte de retourner travailler, de manger la nourriture médiocre de la cafétéria, hâte de retrouver mes collègues et d'être exaspérée par la dynamique du département exclusivement féminin dans lequel je retourne travailler. Ce que je redoute, c'est en fait la conciliation boulot-berceau et les concessions additionnelles que je devrai ajouter à une liste plutôt imposante!

Je vois cette nouvelle réalité comme une gigantesque montagne que je n'arriverai pas à escalader. Tirer du lit mon enfant alors qu'il est encore endormi et bien au chaud, arriver à la garderie à une heure prédéterminée afin de ne pas accumuler les retards au bureau. Trouver le chemin de retour sur lequel il y a le moins de trafic pour arriver avant la fermeture de la garderie. Faire environ 30 minutes additionnelles dans le trafic avec le petit avant d'arriver à la maison, chauffer le souper, donner le bain, cajoler, donner le biberon, border, chanter une chanson douce afin de l'amener vers un sommeil récupérateur et profond duquel je devrai le tirer à nouveau le lendemain! Voilà comment je perçois la nouvelle réalité à laquelle je devrai m'adapter la semaine prochaine.

Comme vous pouvez le constater, j'ai une légère tendance pour la panique. D'ici à lundi, je devrai sans cesse me rappeler de garder mon calme afin de ne pas transmettre cette panique à mon garçon. Mais une personne de mon entourage aurait pu m'avertir qu'avoir un enfant et retourner au travail pouvait rendre folle?! Et que de trouver un équilibre psychologique et physique en essayant de concilier les deux était impossible?!

C'est ce que je déplore depuis le jour où mon merveilleux petit garçon est venu au monde. Les gens nous endorment avec leurs belles histoires et leur vie supposément parfaite depuis la naissance de leur enfant.

Vie parfaite, says who? Vous à qui l'on demande l'heure juste sur votre nouvelle réalité en tant que parents et qui en guise de réponse dit que tout est à la hauteur de leurs attentes et n'avez aucune déception face à cette expérience. Pourtant, la journée où j'ai pris mon courage à deux mains pour crier haut et fort mon désarroi et ma peur d'échouer comme mère afin d'avoir votre aide, je n'ai récolté que des confessions. Des confessions sur votre propre désarroi et sur le manque d'honnêteté des gens face à cette grande aventure entremêlée de hauts et de bas.

C'est fou comme les histoires changent lorsque les gens se retrouvent face à une personne qui n'a ni peur, ni honte des sentiments ressentis. À l'avenir, je suggère la franchise lorsque vous racontez vos expériences personnelles. Non seulement elles sont plus émouvantes et attachantes, mais le poids qui pèse sur vos épaules en sera automatiquement diminué. Essayez maintenant!

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