24 février 2010

Mes collègues et mon condo!

Je vous écris présentement de la chaise ergonomique qui m’a été attribuée il y a plus de 8ans. C’est la première fois que je prends place à mon bureau depuis 15 mois. En fait, c’est un nouveau bureau, situé à un nouvel endroit dans le département. Nos espaces de travail étant impersonnels et se ressemblant tous, je ne suis pas dépaysée même après ces ‘’longues vacances’’!

Première bonne nouvelle : bébé et moi avons quitté Terrebonne à 7h10 am et sommes arrivés à la garderie, située à Laval, à 7h25 am. Aussitôt bébé dévêtu et bisou donné sur la joue, retour à la course derrière le volant de mon bolide pour finalement arriver au bureau à 7h55 am. Pas mal! J’avais exactement 35 minutes de temps libre avant le début de ma journée ‘’professionnelle’’! Trente-cinq minutes...à MOI !!

Ma patronne a prévu environ trois heures de dégourdissement de mémoire et de briefing sur les changements des derniers mois.

Deuxième bonne nouvelle de la journée : c’est ma collègue et très bonne amie, Julie, qui a le mandat de réactiver mes neurones. Nous avons fait le tour en 15 minutes, ce qui nous a laissé du temps pour papoter et déblatérer sur un paquet de potins!

Bien non! Je suis retourné à mon ‘’condo’’ sans fenêtre gris et bleu foncé immédiatement après avoir terminé notre survol. J’ai par la suite abusé du Windex tout le restant de la matinée afin de désinfecter mon nouveau condo. J’ai également utilisé la « p’tite cacanne qui vient frette » et qui fait du vent pour retirer les petites graines de toasts dans les craques du clavier d’une bonne demi-douzaine d’employés temporaires qui sont passés par là! Je n’éterniserai pas le sujet, vous savez comment un bureau peut-être répugnant lorsqu’il est utilisé par un paquet de gens de façon temporaire…et ce n’est pas la vocation de mon blogue!

J’aperçois l’heure à l’écran pour la première fois et il est 11h59 déjà. J’ai un mal de tête effrayant et je n’ai encore répondu à un appel! J’ai fredonné ‘’Lavez, lavez’’ de notre Martine St-Clair internationnale en organisant mon condo à mon goût et en le décorant de photos de mon garçon. J’agrippe mon lunch, la bouteille de Tylenol et je file vers la cafétéria. C’est le moment que je redoutais le plus de ma journée. Je m’explique.

Dans le passé, je représentais la Mme Sociable typique qui ne voulait manquer aucune soirée et qui parlait un peu trop, à un peu n’importe qui. Un cellulaire rempli de connaissances et très peu d’amis véritables. Jusqu’à ce que j’atteigne MON point de non retour. Que j’abuse de cette sociabilité et jovialité qui m’habitait alors! J’étais entièrement responsable de la situation dans laquelle je me trouvais et c’est en partie pour cette raison que je suis aujourd’hui intolérante aux relations de surface. Je suis consciente que j’aurai toujours à composer avec ce genre de relations, mais dans ces circonstances, je ne donne que très peu de moi-même. Cette confession faite, revenons à mon premier dîner à la cafétéria.

Fidèle à mon habitude, je rejoins mes amis à notre table pour le lunch. Bien évidemment, dès mon entrée dans cette vaste pièce bruyante, froide et à la senteur de patates frites, une demi-douzaine de regards se sont tournés vers moi. Comprenez-moi bien. Je suis extrêmement contente de revoir tout le monde, car je ne suis pas revenue pour mon luxueux condo! Je déplore simplement le manque de retenue des gens. Il est évident que nous ne partageons pas nos histoires personnelles de la même façon avec tous les gens. Certains auront droit aux confidences, d’autres aux histoires cocasses et finalement, certains devront se contenter d’un : ‘’ Je suis tellement contente de vous revoir! Oui, oui, tout va comme sur des roulettes!’’ accompagné d’un charmant sourire. Je le pense réellement en le disant, mais je ne désire en aucun cas étaler ma vie aux gens qui ont de la difficulté à me dire bonjour à tous les jours ou à ceux qui ont soif de potins et de détails croustillants! De toute façon, tout le monde sait bien qu’il n’y a rien de croustillant dans la vie de nouveaux parents!

Si vous me connaissez peu et désirez en savoir un peu plus sur moi ou voulez faire une thèse sur la façon dont ma tête fonctionne, c’est par l’entremise de ce blogue que je vous conseille de le faire. Ce merveilleux ‘’punching bag’’ sur qui je tape mes bons et mauvais coups... Mon psy personnel qui ne me coûte pas un sous…

10 février 2010

Aventure nommée Maman!

Hier matin, en allant reconduire mon fils à la garderie, j'ai eu la chance d'entendre la chronique de Marie-France Bazzo à l'émission Puisqu'il faut se lever.

Elle a tout à bord débuté en commentant la démission de Gainey, chronique que j'écoutais d'une oreille légère, car c'était déjà chose du passé pour ma part! Elle a ensuite enchaîné avec un sujet extrêmement intéressant à propos de la réalité des femmes, en nous présentant le dernier livre d'Elisabeth Badinter qui s'intitule Le conflit, la femme et la mère. Ce livre, que je n'ai pas encore eu la chance de me procurer, dénonce la tyrannie de la maternité. Sujet extrêmement chaud dans mon esprit à l'approche de mon retour au travail!

Sa chronique m'a amené à réfléchir sur les changements qui sont survenus en moi depuis le jour où un bâtonnet rose m'a indiqué que la quantité de GCh avait augmentée dans mon corps. Maintenant moins épicurienne, plus posée, moins matérialiste, un peu plus bas de laine. Bref, bon nombre de départements à l'interne ont été restructurés!

Résultat de l'introspection: la restructuration s'est relativement bien déroulée si l'on fait abstraction des hormones qui sont, à mon humble avis, présentent en bien trop grand nombre après l'accouchement et des premiers ajustements bébé, maman, papa! Suite à ces conclusions, je me suis demandé ce qui pouvait bien me déranger autant pour m'empêcher de dormir, rendre mon coup si tendu et ressentir des maux de têtes d'une telle intensité.

Et c'est à ce moment que cela m'a frappé... je n'appréhendais pas l'entrée de mon garçon en garderie, ni mon retour au travail qui aura lieu dans moins de 4 jours, 19 heures et 15 minutes! En réalité, j'ai hâte de retourner travailler, de manger la nourriture médiocre de la cafétéria, hâte de retrouver mes collègues et d'être exaspérée par la dynamique du département exclusivement féminin dans lequel je retourne travailler. Ce que je redoute, c'est en fait la conciliation boulot-berceau et les concessions additionnelles que je devrai ajouter à une liste plutôt imposante!

Je vois cette nouvelle réalité comme une gigantesque montagne que je n'arriverai pas à escalader. Tirer du lit mon enfant alors qu'il est encore endormi et bien au chaud, arriver à la garderie à une heure prédéterminée afin de ne pas accumuler les retards au bureau. Trouver le chemin de retour sur lequel il y a le moins de trafic pour arriver avant la fermeture de la garderie. Faire environ 30 minutes additionnelles dans le trafic avec le petit avant d'arriver à la maison, chauffer le souper, donner le bain, cajoler, donner le biberon, border, chanter une chanson douce afin de l'amener vers un sommeil récupérateur et profond duquel je devrai le tirer à nouveau le lendemain! Voilà comment je perçois la nouvelle réalité à laquelle je devrai m'adapter la semaine prochaine.

Comme vous pouvez le constater, j'ai une légère tendance pour la panique. D'ici à lundi, je devrai sans cesse me rappeler de garder mon calme afin de ne pas transmettre cette panique à mon garçon. Mais une personne de mon entourage aurait pu m'avertir qu'avoir un enfant et retourner au travail pouvait rendre folle?! Et que de trouver un équilibre psychologique et physique en essayant de concilier les deux était impossible?!

C'est ce que je déplore depuis le jour où mon merveilleux petit garçon est venu au monde. Les gens nous endorment avec leurs belles histoires et leur vie supposément parfaite depuis la naissance de leur enfant.

Vie parfaite, says who? Vous à qui l'on demande l'heure juste sur votre nouvelle réalité en tant que parents et qui en guise de réponse dit que tout est à la hauteur de leurs attentes et n'avez aucune déception face à cette expérience. Pourtant, la journée où j'ai pris mon courage à deux mains pour crier haut et fort mon désarroi et ma peur d'échouer comme mère afin d'avoir votre aide, je n'ai récolté que des confessions. Des confessions sur votre propre désarroi et sur le manque d'honnêteté des gens face à cette grande aventure entremêlée de hauts et de bas.

C'est fou comme les histoires changent lorsque les gens se retrouvent face à une personne qui n'a ni peur, ni honte des sentiments ressentis. À l'avenir, je suggère la franchise lorsque vous racontez vos expériences personnelles. Non seulement elles sont plus émouvantes et attachantes, mais le poids qui pèse sur vos épaules en sera automatiquement diminué. Essayez maintenant!