14 avril 2010

Bouse de vache n' Roll!

Ah le printemps! Quelle magnifique saison où tout revient à la vie. Une odeur particulière se fait sentir dès les premiers jours de chaleur et de soleil. Un mélange enivrant de terre gorgée d'humidité, de fumier, de mojito et de sexe.

Les 5 à 7 se font plus fréquents, la cadence des promenades augmentent afin de voir notre tour de taille d'hibernation diminuer, les enfants relèguent aux oubliettes les petites roues de leur vélo, les parents de ces mêmes enfants sont malgré eux devenus adeptes de la course à pied, les enjoliveurs brillent sous les chauds rayons du soleil, les propriétaires de chiens doivent recommencer à traîner leur petit sac de plastique, certains couples s'embrassent tandis que d'autres se déchirent... chaque printemps est prévisible et c'est pour cette raison qu'il est si bon de le voir réapparaître.

Son arrivée est réconfortante et répand une douce euphorie un peu partout. Le paysage s'embellit, les parcs retrouvent leurs squatteurs de l'heure du lunch et les plus impatients d'entre nous prendrons prématurément leur premier verre de la saison sur une terrasse afin de souligner l'événement. De mon côté, je profite du parfait alignement de M. Galarno avec la fenêtre de mon condo gris et bleu pour me faire dorer la couenne l'après-midi en rêvassant à ce que le printemps réveille en moi et surtout, repenser aux bons souvenirs que les printemps ont laissés chaque année.

Petite blondinette, je ne pouvais quitter la maison sans mes ‘’duck shoes’’ vert et bleu. Vous vous rappelez ces espèces de souliers imitant les palmes d’un canard? D’ailleurs, je me demande comment nos parents ont pu croire en l’étanchéité du produit alors que les chaussures nous arrivaient tout juste au bas de la cheville? Je me souviens des matchs endiablés de ballon chasseur sur le terrain boueux où j’étais la seule courageuse (pour ne pas dire folle) qui jouait avec les garçons. Je me rappelle également des paroles de la chanson ‘’Les 12 mois de l’année’’ que l’on chantait en sautant à la corde et je peux encore goûter la saveur des fantômes glacés ayant des gommes multicolores pour yeux! Miam!

Entre le temps où je jouais à la marelle et mon rôle de ''Super Mommy'', le printemps m'a fait vibré plus d'une fois. Mes rencontres ont été passionnées et mes réveils brutaux. Il m'aurait fallu un manuel ''Comprendre les femmes pour les nuls'' pour nager aux travers chaque fonte des neiges! Je n'avais pas de difficulté à comprendre la ligne de pensées de la gent masculine, mais plutôt celle des femmes. Un monde imaginaire complet déambulait dans ma tête... mon monde...totalement irréaliste, agréablement rêveur, rempli d'histoires inventées de toute pièce mettant en vedette mes coups de coeur du mois. Je jouissais à l'idée de pouvoir contrôler ce monde et j'en profitais pleinement!

Trente-deux printemps se sont écoulés depuis le début de ‘’mon monde’’ et il évolue toujours à ma façon, même si j’ai couramment l’impression du contraire. Je ne suis toutefois plus la vedette prétentieuse et naïve que j’étais jadis! Je me remémore avec plaisir les doux moments qui ont fait de moi la personne que vous lisez aujourd’hui. J’espère avoir touché les gens qui ont été de passage dans ma vie autant qu’ils m’ont touché. Je ne regrette aucun printemps, chacun d’entre eux sont spéciaux à leur façon. Et quand la vie me ramène un printemps du passé, je souris et me dis que je ne suis pas la seule à se souvenir!